2024-04-01T15:13:52-04:0027 mars 2024|

S’adapter à la culture du travail au Québec

Trouver un emploi dans votre nouveau pays est généralement la première priorité pour les nouveaux arrivants au Québec, afin d’assurer votre stabilité économique dans votre nouvelle vie canadienne.

Comme pour beaucoup d’aspects de votre nouvelle vie, le monde du travail, le processus d’embauche et la culture d’entreprise seront sans doute différents de ce à quoi vous êtes habitué dans votre pays d’origine. Cet article a pour but de vous aider à comprendre et vous acclimater à un nouvel environnement de travail au Québec, pour faire bonne impression, etc.

Horaires et normes

Au Québec, comme dans le reste du Canada, les horaires de travail de bureau sont habituellement du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. Certaines entreprises proposent de la flexibilité sur les horaires, permettant de démarrer dès 8 h et de terminer vers 16 h. Dans certains milieux de travail, il est possible que le travail soit réparti sur différents quarts de travail, soit de jour, de soir et de nuit. Une semaine de travail compte généralement 40 heures par semaine, bien que certains métiers nécessitent quelques heures de plus ou de moins pour réaliser toutes les tâches liées au poste. Naturellement, cette information est toujours incluse dans le contrat de travail. Vous pourrez trouver plus d’information auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), à moins que vous ne travailliez dans un environnement syndiqué (auquel cas la convention collective prévaut sur les normes de la CNESST).

En dehors des heures de travail, votre temps vous appartient. Les entreprises québécoises et canadiennes accordent une grande importance à l’équilibre entre la vie personnelle et familiale et la vie professionnelle. C’est pourquoi certains emplois proposent une flexibilité d’horaire pour concilier la vie familiale et la vie au travail.

Le français et l’égalité, des valeurs essentielles

Bien au-delà de la structure organisationnelle et des ressources humaines d’une entreprise, certaines valeurs propres à la société québécoise règnent en maître pour amener un ordre et un équilibre dans tous les milieux. C’est le cas de l’utilisation du français et du principe d’égalité.

La langue française

Si la loi 96 permet aux employés d’utiliser la langue qui leur convient dans leurs communications orales et écrites, celle-ci impose toutefois aux entreprises de rédiger certains documents en français uniquement, par exemple, les offres d’emploi ou les offres de promotion. Il est aussi possible de s’entendre avec votre employeur afin que vous puissiez communiquer ensemble dans une langue autre que le français, mais ce dernier doit y consentir.

L’égalité

Une autre valeur incontournable, présente dans tous les contextes de vie dans la société québécoise, y compris l’environnement de travail, concerne l’égalité entre les individus. Tout le monde a droit à la dignité et d’être traité de manière juste et égale, sans égard à l’âge, au sexe, à l’orientation sexuelle, à l’origine ethnique ou à l’identité de genre. Ce principe est reconnu et protégé par les chartes – la Charte des droits et libertés du Canada et la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Le respect n’est donc pas déterminé par le titre ou la position hiérarchique. Les lieux de travail sont souvent diversifiés et il est important d’apprécier et de respecter toutes les différences.

Les attitudes professionnelles

Parmi les attitudes professionnelles attendues de la part des employeurs, voici les plus importantes pour votre intégration au marché de l’emploi québécois. Elles vous permettront, entre autres, de démontrer votre savoir-faire et votre professionnalisme, en plus de tisser des relations positives avec vos collègues et vos supérieurs.

La ponctualité, la gestion du temps et des priorités

Être à l’heure pour vos réunions et rendez-vous, c’est faire preuve de respect du temps de vos collègues et clients. Si vous vous trouvez dans l’impossibilité de vous rendre à un rendez-vous dans les temps, prévenez les personnes concernées le plus tôt possible, même si vous occupez un poste de direction. Au Québec, il est considéré comme impoli et irrespectueux de faire attendre les gens, et des retards fréquents au travail donneront une image non professionnelle de vous. Prévoyez vos déplacements en conséquence. De plus, la gestion efficace du temps et des priorités est essentielle pour répondre aux mandats professionnels et démontrer votre professionnalisme et votre engagement envers la réussite de l’entreprise, tandis qu’une mauvaise gestion peut donner l’impression de désintérêt ou d’incompétence.

Le code vestimentaire

La façon de s’habiller au travail dépendra de votre secteur d’activité et de votre poste. Dans certains milieux professionnels, des uniformes de travail sont fournis par l’employeur. Pour les postes de bureau dans le milieu des affaires, ou bien appelant à des interactions avec des clients, un code vestimentaire plus « élégant » ou formel est généralement attendu. Dans certaines entreprises, le code vestimentaire est plus détendu. Dans le doute, mieux veut s’habiller un peu trop formel que trop détendu, et prendre exemple sur vos collègues.

Les compétences douces

Les compétences techniques ne suffisent généralement pas pour réussir dans l’environnement professionnel québécois. Pour tisser des liens solides avec vos collègues, vos patrons et la clientèle, mettez aussi l’accent sur les compétences dites « douces ». Il s’agit de compétences comme la communication, les relations interpersonnelles, le leadership, et la capacité à prendre des décisions responsables. Misez donc sur le développement de saines relations de travail et humaines pour mieux porter vos dossiers et, surtout, pour vous épanouir, et mettez ces compétences en avant dans votre CV canadien. 

La culture du réseautage

Utile dans tous les domaines d’emploi au Québec, le réseautage permet de rester à l’affût de l’évolution du marché du travail, mais aussi de vous entourer de personnes compétentes et diversifiées au sein de l’entreprise où vous travaillez. Le réseautage peut donner lieu à des discussions constructives entre pairs et vous aider à développer un cercle social d’importance sur le plan professionnel, et parfois personnel. Ne sous-estimez jamais ce qu’un contact pourrait vous apporter, tout comme vous serez sans doute en mesure de redonner en échange. Vous pourriez, au fil des rencontres, faire connaissance avec un mentor, entendre parler d’opportunités d’emploi non publiées, ou encore apprendre de nouvelles stratégies ou outils qui vous seront utiles. Le réseautage vous permettra d’obtenir plus de visibilité dans votre industrie et de vous faire connaître. Cela peut aussi être une belle occasion de pratiquer votre français si ce n’est pas votre langue maternelle !

Rappelez-vous qu’en faisant du réseautage, les gens observeront aussi votre manière de travailler. Ainsi, en faisant preuve d’initiative dans l’exercice de vos fonctions, en n’ayant pas peur de donner votre opinion sur les projets ou les orientations déterminées par la direction, tout en respectant vos collègues et supérieurs, cela pourrait amener les gens à vouloir tisser des liens signifiants avec vous. Au Québec, le style de gestion démocratique, où tout le monde participe aux décisions, est souvent répandu, même s’il est également possible d’avoir pour patron une personne qui privilégie un style de gestion plus autoritaire.

Il existe certainement bon nombre d’autres attitudes professionnelles utiles à mettre en œuvre dans les réunions d’affaires, notamment :

La conversation informelle

Que l’on soit au travail ou à l’extérieur, la conversation informelle est souvent utilisée au Canada pour créer des liens. Parlez de la pluie et du beau temps ou bien du match de hockey de la veille permet de connaître les personnes que vous rencontrez en dehors de leur vie professionnelle et facilite la découverte de points communs.

Le langage corporel

Votre gestuelle a un impact sur la façon dont vous êtes perçu par vos collègues, vos patrons, ou des clients. Regarder votre interlocuteur dans les yeux démontre votre intérêt pour la personne et ce qu’elle raconte, tandis qu’un regard fuyant est interprété au Québec comme un manque de confiance ou un manque d’intérêt, et inspire la méfiance. Évitez aussi de croiser les bras, de vous écraser sur votre chaise ou de gigoter pour rien. Le calme donne une impression d’assurance et de contrôle.

L’écoute active

Faites preuve d’écoute active, mais pour autant, gardez à l’esprit que votre interlocuteur peut vous écouter poliment en souriant sans pour autant partager votre avis. Les Québécois essaient généralement d’éviter les conflits; ainsi, même s’ils ne sont pas d’accord avec quelque chose que vous avez dit, ils ne l’aborderont souvent pas de manière directe. Leur réponse suivra assurément, vous donnant l’heure juste sur la rencontre qui s’est déroulée

L’espace réflexif

Lors d’une rencontre, évitez les tactiques de vente agressives. Les Québécois prennent des décisions de façon rationnelle et logique et sont plus susceptibles d’être convaincus par des faits que par la passion ou l’émotion. Il importe donc d’être un fin stratège en leur laissant un espace de réflexion dans la conversation. Les Québécois n’aiment pas particulièrement les réponses évasives, ils préfèrent des conseillers qui connaissent bien leurs produits et services et qui sont en mesure de transmettre la juste information. Utilisez donc votre bon jugement et faites confiance à l’intelligence de vos interlocuteurs.

En tant que nouveau venu, vous pouvez trouver la culture du travail au Québec différente de ce à quoi vous étiez habitué dans votre pays d’origine, et cela peut prendre un certain temps pour adapter votre style de travail. Cependant, plus tôt vous adopterez la manière québécoise de faire des affaires, plus tôt vous pourrez vous sentir à l’aise au sein de l’organisation et progresser dans votre parcours professionnel.

Téléchargez le guide gratuit « Trouver un emploi au Canada » pour bien démarrer votre carrière au Canada.